ANSA-INTERVIEW/ Benassi, “en avant avec le plafonnement des prix du Gaz, l’Italie est confiante”.
Le Représentant permanent auprès de l’UE : “Le bouclier anti-spread de la BCE, c’est une bonne chose” (par Michele Esposito)
Traduction de courtoisie automatisée – seul le texte en italien fait foi.
(ANSA) – BRUXELLES, 14 JUILLET – Le plafonnement des prix est plus que jamais nécessaire et l’Italie est convaincue que l’UE finira par arriver à la même conclusion. Dans une interview accordée à ANSA, l’ambassadeur Piero Benassi, représentant permanent de l’Italie auprès de l’UE, fait le point sur l’une des mesures les plus discutées en ces semaines de “guerre énergétique” entre l’Europe et la Russie.
Mais l’Union se dirige aussi vers un automne chaud sur d’autres dossiers, de l’élargissement à la nouvelle gouvernance économique en passant par la réforme des traités. Un point sur lequel la position de l’Italie est claire : “Nous nous asseyons à la table sans crainte”, explique-t-il. Le 20 juillet, la Commission présentera son plan d’urgence pour le gaz pour l’hiver. ” Le plan se concentrera sur des mesures de réduction coordonnée de la consommation de gaz et sur l’intensification des efforts de diversification des approvisionnements. Cependant, nous pensons que ces mesures devraient être accompagnées d’un plafonnement des prix du gaz dès que possible. L’éventualité actuelle ne dispense pas d’introduire un plafonnement des prix : alors que l’approvisionnement de l’UE se réduit, mettant nos systèmes énergétiques sous pression, les revenus gaziers de la Russie restent stables ou augmentent en raison de la hausse des prix, notamment sur le marché européen”, souligne l’ambassadeur Benassi.
Selon l’ambassadeur, “un plafonnement du prix des importations de gaz, en plus de calmer les prix de l’énergie en Europe, découragerait les comportements manipulateurs de la Russie. Autant d’éléments sur lesquels Rome voit des lueurs de convergence. “La Commission, à l’instigation de l’Italie et d’autres pays, étudie une proposition. Certains aspects techniques restent encore à définir et il faudra convaincre certains États membres réticents, mais nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre le résultat”, prédit le diplomate. Dans les mois à venir, le dossier de la réforme des traités pourrait également se retrouver sur la table des réunions des ambassadeurs des 27. “Il est nécessaire de s’asseoir autour d’une table et de regarder le contenu et les objectifs des propositions de la Conférence sur l’avenir de l’UE et non les instruments et les procédures, sinon je crains que nous ne rendions pas justice à l’esprit même de la Conférence”, a souligné l’ambassadeur Benassi.
Et la position de Rome est claire. “Dans un document gouvernemental de février 2020, puis mis à jour en juillet 2021, l’Italie a indiqué certaines des questions prioritaires. Parmi celles-ci – sans visions préétablies – figure la simplification du processus décisionnel, avec la possibilité d’un passage à la majorité qualifiée dans des domaines tels que la sécurité sociale, la protection sociale et la fiscalité et dans certains domaines de la politique étrangère et de sécurité commune”, a noté l’ambassadeur italien. Rappelant que “dans son discours devant le Parlement européen le 3 mai, le président Draghi a confirmé la volonté de l’Italie de jouer un rôle de premier plan, en se montrant ouverte à l’hypothèse d’une révision des traités”.
La guerre en Ukraine a également ravivé les projecteurs sur l’élargissement de l’UE. Non seulement à Kiev, mais aussi dans les Balkans occidentaux, où l’impasse concernant la Macédoine du Nord risque de séparer le dossier d’adhésion de Skopje de celui des Albanais. “Je ne parlerais pas d’un risque qu’ils soient séparés. Chaque candidat négocie son entrée sur la base de ses progrès dans l’adoption de l’acquis communautaire et il n’y aurait rien d’étrange à ce que l’Albanie et la Macédoine du Nord procèdent indépendamment”, note l’ambassadeur Benassi. Nous, souligne-t-il, espérons que les deux voies se dérouleront rapidement et nous espérons que nous pourrons ouvrir les négociations le plus tôt possible. L’élargissement de l’UE aux Balkans est, à notre avis, incontournable et constitue un investissement stratégique”.
L’automne 2022 sera le cadre de la délicate révision de la gouvernance économique. La Commission a appelé à plusieurs reprises à une comptabilité prudente, et parmi les faucons du Nord, le bouclier anti-spread annoncé par la BCE suscite un certain malaise. “La normalisation d’une politique monétaire particulièrement expansive, comme celle qui a soutenu l’économie pendant la crise de Covid, est en fait inévitable car elle est nécessaire pour maintenir l’ancrage des anticipations de prix du marché.
D’autre part, comme l’a reconnu le gouverneur de la Banque d’Italie, M. Visco lui-même, l’accroissement considérable des écarts de rendement entre les obligations d’État des pays membres perçus comme plus vulnérables et les obligations allemandes est le signe d’un risque sérieux de fragmentation du marché, lorsque ces écarts ne semblent pas être justifiés par une évaluation efficace des fondamentaux économiques, en particulier dans le cas de pays comme l’Italie”, indique le Représentant permanent. “Et c’est la principale raison”, souligne-t-il, “pour laquelle nous devons au contraire considérer favorablement l’annonce de la BCE de recourir, le cas échéant et dans la mesure nécessaire, à tous les instruments en sa possession, voire d’en créer de nouveaux, comme le bouclier anti-spread”. Bien sûr, la politique monétaire seule ne peut suffire.
“Il sera essentiel de continuer à renforcer la résilience des économies européennes par des réformes structurelles appropriées, en se rappelant que les PNR représentent un potentiel de développement extraordinaire s’ils sont pleinement mis en œuvre”, conclut l’ambassadeur Benassi.